Ailerons de Stand Up Paddle de vagues, les clés pour comprendre et faire le bon choix.
Cela fait maintenant quelques années qu’un réel engouement a pris autour de la discipline du Stand Up Paddle (SUP), aussi bien auprès « du grand public » qu’auprès d’habitués de sports de glisse nautiques. Preuve de la place que prend ce nouveau support, pratiquement tous les constructeurs de flotteurs de windsurf proposent aujourd’hui une gamme très complète de SUPs et certains de leurs pro-windsurfers participent également au circuit SUP. Il faut dire que les windsurfers ont pu trouver dans le Paddle un support alternatif pour être sur l’eau lorsque le vent manquait, que ce soit pour de la balade, de la race ou surfer les vagues et c’est sur cette dernière discipline que ce concentrera cet article.
Le SUP offre en effet plus d’accessibilité pour surfer de petites conditions avec en prime un appui rassurant dans les mains grâce à la pagaie. Or l’aileron de Paddle est une véritable prolongation de la planche et son quasi unique élément (presque) toujours en contact avec l’eau, comme le pneu avec le sol pour une voiture si on veut se donner une image. L’aileron de SUP impacte donc forcément le comportement final qu’aura la board et le feeling ressenti par le rider, voilà pourquoi nous allons essayer de vous donner ici les points clefs pour faire le ou les bons choix pour votre quiver.
Configurations et boitiers d’ailerons de Stand Up Paddle
Dans la très grande majorité des cas, les Paddles de vagues sont fournis en configuration quad ou en thruster (aussi appelé « tri-fin »). Par ailleurs, de plus en plus de marques proposent dorénavant des modèles à 5 boitiers afin que l’utilisateur puisse choisir sa configuration d’ailerons de SUP selon les conditions rencontrées et ses goûts. Notons ici l’analogie avec le windsurf et nous vous conseillons la (re)lecture de notre précédent article sur le sujet pour les avantages et inconvénients des différentes configurations.
Au niveau des boitiers, ce type de configurations à plusieurs ailerons de Stand Up Paddle reprend les standards du surf (le terme de « dérives » est alors plus traditionnellement utilisé), à savoir :
-
Le système FCS I dit « classique », le plus répandu et pour lequel deux vis à 6 pans creux viennent coincer de côté la base de de la dérive. C’est le système qui a inspiré le Slot Box en windsurf.
-
Le système FCS II dit « plug and play » pour lequel les dérives peuvent se clipser sans aucun outil, avec la possibilité de sécuriser tout de même la fixation grâce à une vis (fortement conseillé).
-
Le système Futur Fins avec une vis en tête de boitier, réputé plus robuste que ses pendants FCS.
-
Ponctuellement l’aileron central de SUP peut être en US Box, en particulier sur les volumes plus conséquents ayant besoin d’un plus gros appui, donc un boitier plus solide supportant de plus grosses contraintes (mais forcément plus lourd).
Notez que le montage en US Box pour les ailerons de Stand Up Paddle est particulièrement intéressant pour un WindSUP (un SUP convertible en planche de windsurf grâce à la présence d’un insert de pied de mât sur le pont). En effet, les dérives de surf sont limitées en taille et ne pouvant supporter l’appui supplémentaire que demande une voile, même dans du vent léger. Pouvoir donc utiliser un véritable aileron de windsurf de taille conséquente pour avoir un vrai appui et éviter de trop dériver est très intéressant, que ce soit dans les vagues dans du light surfsailing ou sur eau plate pour de la balade ou de l’initiation. Chez Maui Ultra Fins nous proposons par exemple un modèle d’aileron de paddle de vagues, le SUP Wave, en trois tailles : 24, 26 et 28cm afin de couvrir la grande majorité des utilisations possibles.
Forme de l’aileron de Stand Up Paddle
Le shape de la dérive a un impact primordial sur son comportement au surf et on peut distinguer trois paramètres essentiels.
-
La largeur de la base influence la capacité à générer de la vitesse (le « drive »). Plus la base est large, plus l’accélération est franche et la vitesse facile à garder pour enchainer les virages sur la vague.
-
La hauteur ou profondeur impacte l’accroche (le « hold »). Des ailerons plus profonds accrocheront mieux et seront donc plus rassurants car moins fuyants, mais seront également moins joueurs et moins faciles à faire décrocher en haut de vague, rendant les « slashs » difficiles.
-
L’inclinaison (ou « sweepe ») joue sur la facilité à effectuer des virages plus ou moins serrés (le « pivot »). Un aileron plus droit aura plus de pivot donc tendance à tourner plus court. Au contraire, plus un aileron sera incliné, moins il aura de pivot, donc une préférence pour les virages longs.
A ces paramètres de base s’ajoute celui du profil de l’aileron. Ce dernier, symétrique sur un single ou un aileron central, peut prendre des formes variées pour les dérives latérales avec du plat voire du concave sur la face centrale, changeant la façon dont s’écoulent les molécules d’eau le long du profil et donc l’ensemble des comportements précédents : le drive, le pivot et le hold. Ici il est plus difficile de détailler l’impact de chaque forme de profil tant cela peut devenir complexe, nous vous conseillons donc si possible de faire vos propres essais, en échangeant par exemple vos sets d’ailerons de SUP avec vos partenaires de session, tous les articles du monde ne remplaceront de toute façon jamais votre propre ressenti sur l’eau.
Construction
Les matériaux utilisés dans la construction sont également déterminants dans le comportement final car ils donneront le caractère plus ou moins souple (le « flex ») de à votre aileron de paddle.
Pour les ailerons issus du surf, les dérives, deux grands types de constructions sont employées. Un mélange de nylon et de fibre de verre est utilisé pour les ailerons d’entrée de gamme, apportant plus de souplesse donc de tolérance pour les débutants, afin de mieux pardonner les erreurs. Un plus grand pourcentage de fibre de verre, travaillé selon différents procédés, et potentiellement mélangé avec d’autres matériaux est utilisé pour augmenter la rigidité et donc la réactivité. De nos jours, les dérives les plus haut de gamme sont dites en « nids d’abeille » afin de présenter un rapport rigidité/poids élevé qui améliore leur « drive ».
Illustration des différents matériaux utilisés selon les dénominations de construction FCS et leur impact sur le flex des dérives, source :
Pour les ailerons de type US Box, même si de plus en plus de fabricants semblent proposer des constructions en nid d’abeille, c’est bien le G10 (très familier chez les windsurfers) qui reste aujourd’hui le plus utilisé. Il faut dire que ce laminé de couches de fibre de verre avec une résine époxy offre une grande résistance aux chocs en plus d’être facile à travailler. En effet, le profil de l’aileron est directement fraisé CNC (« Computer Numerical Control ») dans la masse, ce qui signifie que les dimensions du profil respectent parfaitement le fichier 3D CAD(« Computer Aided Design ») du designer.
Le rider, sa planche, ses conditions de pratique
Le poids du rider est déterminant dans son choix de taille de dérives, plus il sera lourd plus il aura besoin d’appui et donc de dérives plus grandes. Le tableau ci-dessous est un bon guide de base qu’il conviendra d’ajuster selon les critères qui vont suivre…
Quand on parle du rider, il faut également prendre en compte la planche utilisée, plus celle-ci sera grosse et lourde, plus les ailerons devront fournir d’appui donc être plus profonds, mais avant tout son niveau et ses goûts (qui vont d’ailleurs également impactés la taille de la board). Ainsi, comme on l’a vu précédemment, un débutant devra plutôt s’orienter vers des ailerons assez souples qui pardonneront mieux les erreurs, assez profonds pour avoir un appui plus franc, stable et rassurant. Un confirmé se tournera plus volontiers vers des ailerons plus rigides et plus courts afin de gagner en maniabilité et choisira ensuite son shape en fonction de ses préférences et des conditions rencontrées.
En effet, dans les petites vagues ou dans des conditions moyennes de type shorebreak, il sera préférable de choisir des ailerons de paddle plus droits avec une base plus large qui accéléreront plus rapidement et permettront des virages plus serrés afin de mieux exploiter le peu de section de vague correcte. A contrario, dans des vagues plus grosses et belles, des ailerons de Stand Up Paddle plus couchés et avec une base plus étroite autoriseront de grands virages stables tout en contrôle